Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a annoncé qu’une aide de 1 300 euros serait mise en place pour aider les jeunes Franciliens en insertion professionnelle à décrocher un précieux sésame : le permis de conduire. Cette décision fait suite au constat, par la région, que les jeunes rencontraient une vraie difficulté à l’emploi lorsqu’ils ne possédaient pas leur permis.

Une aide accélérée suite au Covid-19

D’abord expérimenté dans le Val d’Oise, l’Île-de-France souhaite désormais étendre le système sur toute la région. Pour obtenir cette aide, il faudra être un jeune de moins de 26 ans domicilié dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) et inscrit dans une mission locale, une école de la deuxième chance ou un espace dynamique d’insertion. Dès le 1er décembre, les demandes seront accessibles en ligne avec 60 000 places disponibles. Pour Valérie Pécresse, cette aide permettra de toucher les jeunes qui travaillent notamment dans le bâtiment, une filière dans laquelle le permis est obligatoire pour espérer être embauché. Cette mesure survient suite au contexte économique et social difficile dans lequel se retrouve la France depuis l’arrivée du Covid-19. L’employabilité ayant été touchée de plein fouet par la crise sanitaire.

De plus, les jeunes se montrent de plus en plus frileux à l’idée de passer leur permis, notamment à cause de son coût conséquent. Cette aide financière devrait débloquer la situation pour bon nombre d’entre eux. Cependant, d’autres freins viennent stopper l’envie des jeunes quant au passage de leur permis. Ils énoncent aussi les mauvaises expériences dans les auto-écoles, la peur en général de prendre la route, la difficulté à valider son examen de conduite et le fait, pour certains, de vivre dans des grandes villes. En 4 ans, le taux des Français de 18 à 20 ans possédant leur permis est passé de 75 % à moins de 40 %.

Des coûts conséquents avant et après le permis

Le prix moyen d’un forfait (code et 20 heures en moyenne de conduite) s’établit autour de 800 euros pour les écoles dématérialisées et à plus de 1 500 euros pour les écoles physiques. À paris, il atteint même la somme de 2 140 euros. Une fois le permis obtenu, il faut ensuite acheter sa voiture : 25 % des jeunes ont un budget entre 1 000 et 2 000 euros, 19 % entre 2 000 et 3 000 euros, 13 % entre 3 000 et 5 000 euros, 11 % entre 5 000 et 10 000 euros et enfin 6 % envisagent des montants plus hauts.

S’ajoute à ça la nécessité de prendre une assurance jeune conducteur, généralement le plus gros investissement après l’achat d’une voiture. Près de 4 jeunes conducteurs sur 10 doivent faire appel à l’aide de leurs parents pour cette étape, leur épargne étant souvent consacrée à obtenir leur véhicule et à assurer son entretien ainsi que l’essence. Pour ce choix, faire appel à un comparateur d’assurance reste la meilleure solution : il permet de sélectionner plusieurs critères pour trouver l’assurance idéale qui permettra d’allier sécurité, couverture et coût financier.

En comparant des devis auprès de plusieurs assurances, les jeunes conducteurs gagnent du temps sur les potentiels refus. En effet, ils sont considérés comme des « profils à risques » par les organismes. Il est d’ailleurs préférable d’assurer une voiture peu coûteuse, plutôt qu’un véhicule puissant, pour augmenter ses chances. Les tarifs variant considérablement entre les régions et les assurances, les comparateurs permettent d’avoir un coup d’œil rapide sur les forfaits proposés.

À l’heure actuelle, un Français dépense en moyenne 632 euros par an pour son assurance et un jeune conducteur, pas moins de 991 euros à cause de la surprime. Celui-ci se retrouve souvent devant un choix cornélien : prendre une assurance au tiers et ainsi économiser de l’argent au détriment de la couverture, ou prendre une assurance tous risques pour éviter de se retrouver dans le rouge au premier pépin survenu, mais avec un coût mensuel plus élevé. Ils sont aujourd’hui 39 % à choisir l’assurance au tiers, 26 % à choisir l’assurance au tiers avec des options complémentaires et 35 % à prendre l’assurance tous risques.

La hausse des « sans-permis »

L’aspect financier se retrouve tellement être un obstacle, que certains jeunes préfèrent conduire de manière illégale et payer l’amende pour conduite sans autorisation. Celle-ci s’élève à 640 euros si elle est minorée et à 1 600 euros si elle est majorée. C’est un délit grave, qui peut être lourdement puni par la loi dans certains cas avec un an d’emprisonnement, 15 000 euros d’amende et une immobilisation, voire une confiscation, du véhicule.

Pourtant, en France, les conducteurs sans permis ne cessent d’augmenter, avec une hausse de plus de 30 % en 5 ans. Il y aurait actuellement 680 000 conducteurs sans permis et 700 000 sans assurance, la grande majorité étant des jeunes qui ont entre 18 et 34 ans. Or, plus de deux tiers des Français qui roulent sans permis le font à cause du coût trop conséquent de son obtention. Le tiers restant a eu son permis retiré suite à des infractions : le permis de conduire Français étant l’un des plus difficiles à conserver en Europe, car il cumule un système de 12 points avec le taux d’alcool le plus sévère des principaux pays européens.