Deux-roues : la circulation inter-files redevient une infraction

Les conducteurs de deux-roues le savent, la circulation interfiles permet de gagner de nombreuses minutes tous les matins et tous les soirs, surtout dans les grandes villes. C’est un plaisir de pouvoir sortir sa moto le matin lorsque l’on sait que grâce à elle, on ne va pas être coincé dans les bouchons pendant 45 minutes. Malheureusement, cette circulation particulière vient d’être interdite.

Une expérimentation routière qui a duré 5 ans

Dans le Code de la route, en réalité, il est interdit de remonter les files de voitures dans un embouteillage ou un trafic dense. Malgré cela, vous voyez, tout de même, tous les jours plusieurs motos ou scooters le faire ? C’est normal. Dans 11 départements, la circulation interfiles était tolérée dans le cadre d’une expérimentation, et cela, depuis 2016. Les motards ont pris cette nouvelle avec un grand sourire et ont pu slalomer entre les rétros pour atteindre plus rapidement leurs destinations.

Cette expérimentation a donc duré 5 ans. Ce temps plutôt long a été choisi afin de pouvoir analyser l’amélioration de la circulation, et surtout, le taux de mortalité. Un taux évalué chaque année sur les routes françaises. Appliquée dans le Rhône, la Gironde et 9 autres départements, cette entorse au code de la route pouvait être effectuée seulement sur les routes et les autoroutes à double sens séparées par un terre-plein central avec deux fois deux voies de circulation. Certaines conditions plus précises à propos du véhicule à deux roues étaient aussi stipulées mais, finalement, peu connues par les usagers de la route.

Un taux de mortalité qui a augmenté

Les résultats de cette expérience ne sont pas ceux qui étaient attendus. Le Cerema a remis son rapport à la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Marie Gautier-Melleray. Les chiffres présents dans ce bilan n’étaient pas bons. La circulation interfiles n’a apporté que des résultats négatifs. Deux chiffres ont été comparés :

• accidentalité des motocyclistes sur l’ensemble de ces 11 départements : – 10 %
• accidentalité des motocyclistes sur les routes en expérimentation : + 12 %

Ces deux pourcentages, mis côte à côte, montrent que cette manière de circuler est dangereuse pour les conducteurs de deux-roues. Toutefois, ils sont à prendre avec des pincettes, car nous ne connaissons pas précisément la part des accidents déclenchés par les véhicules circulant en interfiles. Malgré cela, la Sécurité routière a décidé de stopper cette expérimentation, mais souhaite tout de même en appliquer une nouvelle dans de nouvelles zones et avec des règles plus strictes.

Quelles conséquences pour les motocyclistes ?

Il est important de bien connaître le Code de la route et ses nuances afin de ne pas réaliser d’infractions pendant ses déplacements. Un accident survenu lors d’une infraction, malgré une bonne assurance moto tous risques, engendra une suppression totale des indemnisations. Aujourd’hui, aucune région en France ne tolère la circulation interfiles. S’il est prouvé que le conducteur du deux-roues est en tort, qu’il a commis un dépassement par la droite alors que c’est strictement interdit, il est probable qu’une pénalisation soit appliquée.

Afin de punir l’usager de la route ayant commis une infraction, le tribunal va fixer une amende. Il est possible de contester en faisant appel, mais si la personne est réellement en tort, la Cour de cassation maintiendra l’amende demandée. Peu importe dans quelle région de France, aucune circonstance atténuante ne sera applicable. Il est donc indispensable, pour la sécurité des personnes présentes sur les routes, et pour ne pas être en tort devant la loi, de bien suivre les différents points imposés par le Code de la route et par la Sécurité routière. Conduisez en toute sécurité et dans les bouchons, prenez votre mal en patience que vous soyez en voiture, à moto ou à scooter.